Brussailes
Et si les animaux les plus ennuyeux vivaient des aventures extraordinaires ?
Ce genre de thématique se retrouve généralement cantonné aux livres et albums pour enfants, mais Éléonore de Villepoix a pris le pari de nous conter les aventures des oiseaux bruxellois, et plus précisément celles de Jaboterne le pigeon.
“Alors qu’une série de disparitions mystérieuses frappe la ville, l’assemblée des passereaux décide de mener l’enquête. Mais la cohabitation entre les différentes espèces n’est pas chose aisée, notamment quand on pense au fait qu’il arrive aux uns de manger les autres… Aussi l’équipe d’enquêteurs se doit d’être impartiale, et après de longues délibérations, le choix est fait d’y intégrer un pigeon, animal méprisé par tous.
Et même au sein des colombidés, Jaboterne n’est pas le plus vif ou le plus malin. C’est peut-être pour ça qu’il a été désigné d’office… Il va donc partir explorer les rues et les airs de Brussailes, accompagné par deux acolytes ayant chacun de bonnes raisons de participer à l’enquête. Faisant face à de grands périls et de terribles épreuves, telle cette voiture roulant sur le cornet de frites qu’il prévoyait de picorer, Jaboterne parviendra-t-il à découvrir ce qui se trame au sein de sa ville ?”
Au-delà de son histoire originale et séduisante, Brussailes nous propose un récit bourré d’un humour fin et impitoyable, avec des notes de côté de page pratchettiennes, des comiques de situation tordants, sans pour autant nous sortir de l’intrigue. S’il est catégorisé comme un roman “ados”, il ravira tout autant les plus grands par ses traits d’esprit et sa critique de la société humaine en toile de fond. Les péripéties s’enchaînent avec fluidité, en laissant également la place à des chapitres plus posés qui nous permettent de nous imprégner de l’atmosphère des cieux et des toits vus par nos amis volatiles.
Le livre, par ailleurs doté d’une splendide couverture, parvient à aborder des thèmes très variés en relativement peu de pages et avec un style plaisant et facile à lire. Idéal pour des lecteurs occasionnels comme pour les dévoreurs de bibliothèques, adapté aux jeunes et aux moins jeunes, aux amateurs de pince-sans-rire comme à ceux qui aiment les histoires pleines d’émotions fortes. En somme, il convient à tout le monde !